Je ne saurais dire ou commença mon histoire car cela fait longtemps que je n'ai plus la notion des années...
Mes souvenirs de mon ancienne vie sont confus, distants et fugaces.
Mais je me souviens de ma capture et de ma prison...
Alors que j'étais encore un humain comme les autres, je menais une vie tranquille et sans embuches d'après ce que je me rappelle.
Mais un jour d'hiver enneigé, ma vie bascula dans le néant obscur.
Alors que j'étais dans une forêt, pour une raison qui m'a échappé, je me sentis observé. Je pensais que c'était un animal inoffensif, un lapin, car cette forêt ne possédait pas de lynx des neiges ou de loups comme dans le lointain Nord sauvage. Mais mon instinct me souffla d'aller vérifier. Si jamais un animal sauvage était ici, je devais en informer le chef de mon village, dont le nom est aujourd'hui inconnu de ma mémoire, afin d'organiser une battue pour le chasser de la forêt.
Mais alors que je m'approchais de l'endroit d'où venait le bruit, une forme obscure drapée d'un halo de pénombre s'abattit violemment sur moi.
Je me retournais pour faire face à la chose qui m'avait agressé, mais je vis simplement un homme vêtu d'une longue cape noire. Son visage était pâle et blafard et semblait ne pas avoir vu la lumière du soleil depuis des années.
« Qui êtes vous ? Demandais-je, Pourquoi m'avez vous agressé ? »
Je pensais que c'était un bandit de grand chemin comme on peut en rencontrer sur les routes, cherchant à piller tout voyageur imprudent partant sur les routes seul. Mais son regard, son regard avait quelque chose de spécial, d'anormal. Ses yeux étaient d'un blanc encore plus froid que la neige qui tombait en tournoyant autour de moi. Et ses pupilles étaient d'un rouge sang absolument effrayant. Il vous fixait intensément, comme s’il cherchait à sonder votre esprit.
C'est alors qu'il prit la parole.
« Je ne vous veux aucun mal, je suis votre ami. »
Quelque chose dans sa voix me poussait à ne pas avoir peur, alors que j'aurais du. Une part de mon esprit me disait de fuir, mais une autre s'y opposait. Comment pouvait on être dangereux avec une si belle voix?
« Regardez-moi, dit -il, regardez mes yeux. »
Ses yeux m'envoutaient. Puis d'un seul coup, je me sentis fatigué et j'eut envies de m'endormir à même le sol.
C'est a cet instant que je m'évanouis.
A mon réveil, j'étais allongé sur un lit de paille sèche dans une pièce au sol de granit froid. Les murs étaient exigus et il n'existait pas d'ouverture hormis une porte faites de bois solide encastrée dans un des murs. Je restais plusieurs heures sans doute sans bouger car j'étais trop faible. C'était comme si mes muscles n'étaient pas assez fort pour se contracter. J'éprouvais une douleur cuisante dans mon cou, comme si j'avais été piqué par des aiguilles profondément. C'est alors que mon agresseur entra.
« Bonsoir, dit-il, je vois que vous êtes réveillé. »
Cette fois, sa voix avait perdu tout accent hypnotique et était dure comme le roc le plus solide. Je voulus ouvrir la bouche pour parler, mais je me rendis compte que j'étais trop faible pour prononcer un mot.
Au pris d’un effort qui me parut énorme je parvins a articuler une phrase.
« Qui êtes vous ? »
« Je ne pense pas que cela soit absolument nécessaire que vous le sachiez. Mais toutefois je vais au moins vous dire ce que je suis. »
Il sourit, montrant ses dents pointues et acérées. Mais ce qui retint mon regard fut ses canines. Des canines longues et assez pointues pour trancher les chairs d’un homme.
Je devins livide.
« Un vampire. » articulais-je dans un souffle.
J’avais entendu parler des vampires. Je pensais que c’était une légende pour effrayer les enfants ou une vieille superstition de personnes âgées, mais je connaissais tout de même l’histoire.
Les vampires étaient des créatures mi-humaines mi-animales qui affectionnait particulièrement les chauves- souris, on dit qu’elles pouvait même se transformer en elles. Les vampires se nourrissaient du sang de créatures encore en vie : hommes, animaux…
Les vampires avaient une espérance de vie pouvant aller jusqu'à plus de 500 ans ! Ils étaient vicieux et retords, ne pensaient qu’a faire souffrir les hommes en les tourmentant. Ils se délectaient des visages de souffrance, des hurlements de douleurs et de l’agonie d’une personne.
Et j’avais un vampire en face de moi.
« Eh oui, je vois que tu n’es pas si bête pour un homme. Tu réfléchis vite malgré l’envoutement. Tu seras un parfait cobaye ! »
Une terreur sans nom m’envahit.
« Un cobaye ? »
Un sourire pervers étirait les minces lèvres du vampire.
« Depuis quelques temps, je fais des expériences sur des animaux, mais désormais j’ai besoin d’un cobaye humain. Bien maintenant que tu as compris. Tu dois dormir pour être en forme demain quand nous commencerons nos expérimentations. Bonne nuit. »
Ses yeux plongèrent dans les miens et je m’endormis dans un sommeil profond et sans rêves.
Depuis cet instant je ne garde que des souvenirs confus de ce qui c’est passé. Je me rappelle les douleurs atroces et insoutenables, les attentes dans la cellule le matin au réveil avant qu’il ne vienne me chercher et le retour le soir, le corps faible et endolori à cause des expériences. Au début, je teins le compte des jours pour savoir combien de temps passait. Au bout d’un moment, j’arrêtais de tenir le compte du temps qui passait. J’en vins même a oublier mon nom. Même mes nuits étaient cauchemardesques, je ne rêvais pas et ne pouvais oublier un seul instant ce que j’étais : un vulgaire cobaye.
Un jour, je sentis le vampire anxieux, inquiet. Je me demandais ce que pouvait une créature si puissante hormis un autre vampire, mais je savais désormais que les vampires ne se s’agressaient jamais entre eux. Ce jour la, le vampire ne procéda pas a des expériences sur moi, il m’enferma dans ma cellule et partit dans les couloirs obscurs de sa demeure. Je l’entendis dire tout seul :
« Il est la, le Lycan, je le sens. »
Je me posais beaucoup de questions ce jour la, j’eut le temps de réfléchir étant donné que le vampire m’avait laissé dans ma cellule. J’avais entendu parler des lycans, c’était ce qu’on appelait plus simplement les loups-garous. Je me demandais si le vampire avait peur des loups-garous, créatures mi-hommes mi-loup. Après tout, ils étaient considérés comme des créatures barbares et affamées, mais fortement intelligentes. Le soir venu (enfin du moins le moment ou je me sentis fatigué car je n’avais pas la notion du temps), je m’endormis dans un sommeil plus paisible qu’a l’ordinaire.
Je me réveillais en plein milieu de mon sommeil en entendant des bruits de luttes dans la pièce derrière la porte.
Mon cœur manqua un battement. Quelqu’un était-la derrière cette porte et faisait face au vampire !
En effet le combat ne cessait pas et j’entendais des sifflements de douleur émis par le vampire. La personne qui lui tenait tête faisait des grognements étranges.
Une pensée germa dans mon esprit. Et si la personne était le Lycan ? Si c’était le cas je n’avais pas beaucoup de chances de sortir vivant de ce lieu. Si le loup-garou l’emportait, il me dévorerait après avoir ouvert la porte.
Soudain j’entendis un feulement de rage du vampire. Il perdait le combat ! J’entendis une fenêtre s’ouvrir (l’une des rares de ce bâtiment était dans la pièce d’à coté, mais toujours fermée avec un verrou) et une cape claqua au vent. Pas de doute c’était la cape du vampire. Il fuyait !
Le Lycan grogna de soulagement. Je perçus ses bruits de pas qui se rapprochaient de la porte, il tourna les verrous du vampire et ouvrit la porte.
Il était couvert de poil de la tête aux pieds et possédait une tête de loup et une gueule contenant une rangée de dents acérées. Son museau était taché de sang et ses crocs aussi. Il avait une blessure a l’abdomen et saignait beaucoup. Il me regarda de ses yeux jaunes, émit un léger grognement puis tomba évanoui sur le lit de paille.
J’aurais du m’enfuir à toutes jambes mais je n’en fis rien. Je pansais la plaie le loup-garou avec des morceaux de tissus que j’arrachais aux rideaux de la pièce. Je partit en quête de nourriture, mais le vampire ne possédait que du pain moisi qu’il me servait quand j’étais son esclave. Je trouvais des animaux morts qui servaient de réserves d’urgence au vampire en cas faim de sang et au cas ou il ne pourrait pas chasser. Je les ramenais au Lycan car il mangeait de la chair. Je le soignais pendant 3 jours (a ce moment je me remis a compter le temps) sans qu'il ne se réveille. A l’aube du 3eme jour, je me levais et le vit debout devant la fenêtre a observer la lumière. Moi-même, je ne pus regarder la lumière car tant d’années passées dans l’obscurité avait rendus mes yeux très sensible a la lumière.
A cet instant, le Lycan se retourna vers moi et me regarda. Je ne bougeais pas car j’étais paralysé par la peur.
Il prit la parole après un cour moment.
« Merci » dit-il de sa voix rauque.
« Tu m’as sauvé la vie, continua-t-il, sans toi, les blessures infligées par Thanatos, m’aurait déjà fait succomber. Les morsures de vampires peuvent être mortelles si on les pansent trop tard.
- Êtes vous un loup-garou ? demandais-je d’une faible voix
- Oui en effet, même si le terme Lycan est plus approprié. Je vois que tu as compris, mais ne t’inquiète pas, je ne vais pas te dévorer. Dit-il après avoir vu passer un éclair de frayeur dans mes yeux »
« Les Lycans ont un sens du respect et de l’honneur strict. Jamais un Lycan ne dévorerait une personne qui lui a sauvé la vie. De plus, tu as survécu à une rencontre avec un vampire, ce qui est exceptionnel pour un humain.
Je pense que tu es digne de confiance et que je peux te dire mon nom.
Je me nomme Korkanos et je suis un des Anciens Lycans voyageurs. Je pistais Thanatos depuis plusieurs années déjà. Je l’avais perdu dans les montagnes du grand Nord depuis quelques temps. Mais j’ai senti son odeur et suis venu ici, afin de l’exterminer. Je ne pensais pas rencontrer d’humain ici, car les vampires préfèrent les tuer plutôt que de les emprisonner. Mais Thanatos est un des vampires les plus cruels que je connaisse, il est allé jusqu'à te capturer pour te garder comme cobaye pour ses expériences. Il a réussi a s’enfuir à la fin du combat car je l’avais gravement mordu. »
« Je le tuerais pour tout ce que j’ai enduré. Je le tuerais pour m’avoir volé ma vie ! »
- Détrompe-toi, ta vie n’est pas finie. Une vie humaine est courte, mais tu peux la prolonger.
- Comment pourrais-je le faire ? dis-je animé d’une détermination violente, décidé a tout faire pour me venger, même a y passer ma vie.
- Si tu veux, je peux te transformer en Lycan. Ton espérance de vie sera multiplié par dix, te permettant ainsi de poursuivre ta traque jusqu'à a le trouver sans crainte de la mort. Ta force sera décuplée et tes sens aussi. Tu pourras suivre une piste pendant trois jours sans manger, ni boire juste avec ton odorat. Tes griffes resteront aiguisées comme des lames de sabre et tu pourras trancher la chair des vampires aussi avec tes dents.
- Je veux le devenir. Je veux devenir un Lycan.
- Attends, je n’ai pas fini. Une fois ta décision prise, il n’existera plus de retour en arrière. Il y a aussi des inconvénients et des douleurs a accepter. Tu te transformeras toutes les nuits en bête comme moi mais tu garderas possession de ton corps et conscience de tes actes. Et puis aussi… Un Lycan ne peut se nourrir de légumes, mais seulement de la chair des animaux. Tu devras forcement un jour, même avec réticence manger de la chair humaine. C’est dur à accepter lorsque l’on possède encore un esprit qui pense comme un humain, mais on finit par raisonner et se décider. Manger la chair humaine est une fatalité qui arrive toujours. Un loup-garou doit penser qu’il ne peut faire autrement. As-tu compris toutes les conditions pour être un Lycan ?
Je réfléchis pendant un instant. Etait-je prêt à sacrifier ma vie pour ma vengeance ? La réponse s’imposa d’elle-même : Oui.
- Je le souhaite.
- Très bien, dit-il, désormais, prépare toi a ta métamorphose.
Il approcha de moi lentement et me montra ses crocs. Sans savoir pourquoi, je découvris ma gorge comme si j’avais déjà ait ce mouvement des centaines de fois. J’aurais du avoir peur, mais ce n’en était rien. Je réfléchissais comme je ne l’avais jamais fait. Désormais, les vampires n’avaient plus qu’à me craindre car ma détermination était farouche et sans écart.
Alors, le Lycan me mordis doucement, sans violence comme je l’aurais cru.
Je sentis une vie s’échapper de moi et une autre en rentrer. Une force et une volonté plus puissante que tout ce que j’avais connu. Une sensation de puissance s’empara de moi, mais l’instant d’après, je sombrais dans l’inconscience. La dernière image que j’emportai avant de m’évanouir fut celle de Korkanos hurlant à la lune, les crocs couverts de sang.
Quand je me réveillais, il était à coté de moi et me regardais.
« A partir de cette nuit, tu es mon frère de sang. dit-il »
Je regardais le ciel et vit que la lune était pleine, a son apogée. Une puissance étrangère m’envahit et je me sentis débordant d’énergie.
« Les nuits de pleine Lune, notre nature de loup-garou se retrouve renforcée. C’est pour ceci que tu te sens en pleine forme malgré ta captivité prolongée.
Veux-tu voir ton nouveau visage ? me demanda-t-il
- Oui »
Ma voix avait des accents de grognements a présent, comme celle de Korkanos.
Il sortit un petit miroir d’une sacoche qu’il tenait accrochée a sa ceinture, qui était d’ailleurs le seul vêtement qu’il possédait, et me montra mon reflet.
Mon visage était couvert de poils longs. Mon visage était allongé car je possédais désormais une tête de loup. Mes crocs étaient extrêmement longs et acérés. Mes yeux étaient jaunes, comme ceux de Korkanos, mais en plus foncé, presque oranges.
Mon nouveau visage ne me terrifiait pas, au contraire, il me remplissait d’un sentiment de joie sauvage car je savais que j’avais maintenant la force d’accomplir ma vengeance.
Je hurlais à la Lune et Korkanos m’imita de suite et nos deux hurlements remplirent la forêt d’un écho lugubre.
« Désormais, dit-il, il est temps de partir en chasse. »
J’approuvais d’un grognement et nous partîmes dans la nuit éclairée par la lumière de la pleine lune.
Depuis cette nuit là, je chasse les vampires avec Korkanos en quête d’une piste menant à Thanatos. Mon frère ne s’était pas trompé et je me suis habitué à tuer des humains. N’importe plus désormais pour moi que la vengeance.
J’écrirais peut être la suite de cette histoire si je trouve un marchand n’ayant pas peur de nous qui pourrait me vendre de l’encre et du parchemin. Certains hommes ne fuient pas à notre vue, en contrepartie nous les laissons tranquilles, eux et leurs proches. Je vis maintenant en voyageur, allant de villes en villes, de villages en villages, comme Korkanos, car Thanatos ne cesse de fuir dés que nous croyons avoir trouvé une piste il va se terrer dans quelques endroits obscurs où il pourrait vivre tranquillement et boire du sang.
C’est aussi à cette époque que je pris le nom de Cassius.
[hrp] En fait c'est Roarin qui m'a transformé mais je trouvais que les noms choisit rendaient mieux!...[/hrp]